ROMAN: L’ÉTRANGER DE CAMUS
Albert Camus (1913-1960) est né en Algérie d’un père français et d’une mère d’origine espagnole. Il ne connaît pas son père qui s’est engagé dans la bataille de la Marne en 1914 et qui va mourir à seulement 28 ans. L’écrivain est donc élevé par sa mère, mais surtout par sa grand-mère puisque sa mère est très occupée à faire le ménage pour nourrir Albert et son frère Lucien.
Albert entretient avec sa mère une relation très particulière, un très grand amour et une grande affection même si elle ne peut pas s’occuper comme elle voudrait de son fils, elle est presque analphabète et est épuisée par son travail. Dans la totalité de son oeuvre, les figures de sa mère et de sa grand-mère sont très importantes.
Camus a été témoin des deux Guerres mondiales du XXe siècle, il a connu la folie des hommes, la pauvreté et la première crise d’esprit chez les Européens.
Lui choisit le camp des humanistes, il aime témoigner au nom de l’homme. L’on dit de lui qu’il a été « la conscience de sa génération ». Tout ceci plus son caractère profondément méditerranéen façonnent sa vie et son oeuvre.
Résumé du roman
Dans son roman L’Étranger l’on y trouve, précisément, cette peur de tout ce qui n’est pas « méditerranéen ». C’est en 1937 qu’il part en voyage en France pour se soigner sérieusement (il est atteint d’une tuberculose).
En arrivant à Paris il se sent vraiment dépaysé, voire angoissé, il n’aime pas du tout les paysages du nord.
Le récit (car il s’agit plus d’un récit que d’un roman, écrit à la première personne) raconte l’histoire de Meursault (qui est le personnage-narrateur).
Dans la première partie du récit, Meursault reçoit un télégramme qui l’informe de la mort de sa mère. Il part à l’asile où elle est morte, tout près de la ville d’Alger.
Après avoir veillé toute la nuit, les funérailles ont lieu. L’on voit là un homme qui ne se sent pas endeuillé, il ne pleure pas, il n’est pas triste. Le lendemain, Meursault part nager et il croise une femme, Marie qui avait travaillé avec lui. Ils décident d’aller au cinéma le soir et ils passent la nuit ensemble. Le matin, un des voisins demande à Meursault de l’aider à écrire une lettre qui dénigre sa maîtresse avec qui il a été assez violent. Quelques jours plus tard, Raymond (le voisin) injurie sa maîtresse et la police le convoque au commissariat.
Meursault est alors utilisé en tant que témoin de moralité. Plus tard, Marie demande à Meursault s’il veut se marier avec elle. Il accepte. Un dimanche midi, alors que les trois amis, Meursault, Raymond et Masson se baladent à la plage, ils croisent le frère de la maîtresse et ils se bagarrent. Après avoir blessé Raymond, Meursault, ébloui par le reflet du soleil sur la lame du couteau que l’Arabe utilise pour blesser son ami, tire sur l’Arabe en le tuant.
La deuxième partie raconte l’arrestation de Meursault. Il se montre sincère et assez naïf. Au procès, il est plus questionné sur l’attitude qu’il a eue à l’enterrement de sa mère que sur le meurtre qu’il a commis. Il avoue avoir tué l’homme à cause du soleil qui l’a ébloui et est condamné à mort.
Les thèmes
– La nature et la société : dans le récit, il y a une opposition entre ce qui relève du naturel et ce qui appartient au caractère sociétal.
C’est au travers de Meursault que l’on voit cette opposition, par exemple quand il est condamné, car, en quelque sorte « il ne veut pas jouer le jeu » ; il dit sa vérité, sa naïveté, le soleil qui l’éblouit… C’est comme si le personnage était condamné, car il n’a pas respecté les codes de la société.
– La justice : c’est avec ce récit que Camus dresse une critique de l’institution judiciaire. Meursault est bien coupable du meurtre, nul ne le doute, mais ce qui est critiqué par l’auteur c’est le fonctionnement du procès.
– L’absurde : Meursault n’affirme jamais rien, comme l’on peut le voir dans Caligula (1944) ou encore dans Le mythe de Sisyphe (1942), deux autres oeuvres de Camus. Mais en même temps, L’Étranger est un récit rempli d’ambigüités qui fait que l’on ne peut pas affirmer que Meursault est un héros absurde.
Les personnages principaux
– Meursault : personnage principal.
– L’Arabe : tué par Meursault.
– Marie Cardona : petite amie de Meursault.
– Raymond Sintès : voisin de Meursault.
– Masson : ami de Raymond.
– Un groupe d’Arabes : dont le frère de la maîtresse de Raymond.
– Le juge d’instruction : il interroge Meursault aussi bien sur son meurtre que sur son âme.
– L’avocat : il cherche plutôt à faire de belles phrases qu’à défendre Meursault.
– L’aumônier : il fait tout pour convertir Meursault avant sa mort.
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